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II sec. a.C.

NICANDRO, Theriaká,vv. 343-358

Testo tratto da: Nicandre, Oeuvres, Tome II, texte établi et traduit par Jacques J.-M., Les Belles Lettres, Paris 2002

Or donc, d’après une légende immémoriale qui court de par le monde, quand l’aîné du sang de Cronos fut devenu le maître du ciel, il répartit entre ses frères leurs empires, dont la gloire brille au loin, avec sagesse, et il accorda en privilège la jeunesse aux mortels éphémères, voulant les glorifier, car ils gourmandaient le ravisseur du feu. Les insensés! Ils ne profitèrent pas de celle-ci, dans leur folie. De fait, c’est à un lent grison que, recrus de fatigue, ils confièrent le soin de porter leur cadeau. Mais, la gorge brûlée de soif, il s’élançait alors vivement en faisant mille bonds; et ayant aperçu dans son trou la funeste bête aux traînants replis, il implorait son aide contre le cruel fléau, en la flattant. Et c’est justement la charge qu’il avait reçue sur le dos qu’elle réclamait en présent au stupide animal; et lui, il ne refusa pas cette exigence. Depuis lors, les traînants reptiles rejettent tout les ans leur veille peau, tandis que la veillesse presse cruellement les mortels. Et le mal aride de l’animal brayant, le funeste serpent l’a reçu en partage, et il le décoche avec des coups moins distincts.